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À la rencontre de Jean ROOBLE

Dernière mise à jour : 29 janv. 2019

Né en région parisienne et bordelais d’adoption depuis de nombreuses années, Jean ROOBLE - de son pseudonyme - est un artiste peintre issu du milieu du Graffiti.


Autoportrait de Jean Rooble

Autodidacte, il apprend à peindre à la bombe à la fin des années 90 et perfectionne sans cesse sa technique pour atteindre - après 10 ans de pratique - un réalisme quasi-photographique dans ses portraits figuratifs mêlés à des motifs et lettrages plus « oldschool », pour une signature graphique unique et captivante, entre peinture classique et graffiti. En 2008 il fonde avec Odeg et Gaspar le collectif Les Frères Coulures, ce qui lui permet de se consacrer entièrement à ce qu’il aime : la peinture.


Son inspiration ?


L’observation du quotidien, les gens qui l’entourent, les moments partagés qu’il fixe à sa manière pour donner à ses souvenirs une autre dimension : « C’est important pour moi de garder ça, un moyen d’échanger avec mon entourage ... ». S’il lui arrive de représenter des personnes connues, comme dans l’installation LIKE A VIRGIN présentée à l’exposition Transfert à Virgin en 2016, c’est uniquement dans le but de servir son propos artistique.


Soucieux de ne pas se contenter de ce qu’il se passe à l’échelle Bordelaise, sa curiosité et son travail l’emmène vers d’autres villes pour exposer ou créer des rencontres, « capter des acteurs locaux qui créent des connexions, c’est génial ! Travailler en collaboration permet d’avoir des contraintes et d’éviter la facilité […] Je me mets aussi à la place du public dont je fais toujours parti et j’aime découvrir de nouveaux artistes, ça permet d’évoluer. »


La vera vita d'ulderico, Filippo Mozone x Jean Rooble (Shake Well)

Son intervention lors du festival Shake Well a été pour lui une sorte de défi ou plutôt « un gros mur » avec une contrainte de temps, ce qui lui donne l’idée de proposer une collaboration avec Filippo MOZONE, un artiste italien rencontré 10 ans plus tôt à Bordeaux dont l’univers plus illustratif et cartoonesque lui paraît complémentaire au sien. « Même si j’ai toujours su dessiner, l’imaginaire, c’est mon talon d’Achille ; je voulais faire quelque chose de moins plat. ». Pari gagné avec la fresque de 7mètres par 10 !


Son objectif ?


« Que tout finisse par se croiser dans mon travail, le dessin inspiré de la BD, le photo réalisme… Petit à petit, sans modèle, pour être plus libre dans ma manière de travailler. A moi de me forcer à arrêter de faire du recopiage ».


Un brin perfectionniste Jean Rooble ? Peut-être… Mais sans pour autant oublier d’expliquer ou faire partager son univers : « le fond de mon travail c’est la proximité, j’essaie de rester accessible, j’ai donné beaucoup d’ateliers, avec toujours dans cette idée d’échanger et de partager ».




Son actu ?



Jean ROOBLE prépare actuellement sa première exposition personnelle, bien qu’ayant participé auparavant à une série d’expositions collectives (Transfert à Bordeaux, Trait d’union à Montreuil, Grand 8 à Malakoff...).


Du 14 mars au 19 Mai 2019, une dizaine d’œuvres exclusives seront présentées à l’Institut Bernard Magrez, où il réinterprète des clairs obscurs en s’inspirant de travaux des grands peintres classiques : Rembrandt, de la Tour, etc. tout en essayant de garder une proposition artistique actuelle.



Pour la préparation de cette exposition, Jean ROOBLE a récemment installé son atelier à l’Espace Chifoumi, l’occasion de revenir sur la difficulté à trouver un lieu pour travailler : « en tant qu’artiste, pour avoir son espace, c’est tout le temps le système de la débrouille et c’est un vrai problème à Bordeaux, et ça devient difficile surtout quand tu travailles à la bombe. ».



 

Astrid Van Der Waren - 26/01/2019

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