A l’occasion du Printemps de Bourges, Feather a rencontré pour vous l’artiste Aupinard, sélectionné par le dispositif du festival de repérage de nouveaux talents : “les iNOUïS”. Ce bordelais de 21 ans s’est d’abord fait connaître en calant sa voix suave sur des rythmes de bossa nova sur Tik Tok, totalisant plus de 10 millions de vues sur ses vidéos. Désormais, il se lance pleinement sur la scène musicale avec la sortie d’un premier EP solaire le 5 mai.
Salut Aupinard, une question simple : Qui es-tu ? Comment te décris-tu personnellement et musicalement ?
Je suis un artiste bordelais de 21 ans mais je fais de la musique depuis que je suis petit et j’en fais professionnellement depuis 2021. Musicalement, je me suis beaucoup baladé avant de tomber sur une chanson française de bossa nova. Ça m’a complètement happé, et j’ai eu le déclic de me dire que la bossa pouvait être française aussi. Mais je veux continuer à explorer et à m’inspirer d’autres sons qui me plaisent tout autant : du Rnb, de la néo-soul, des sonorités plus pop aussi. Je veux pas me restreindre dans la bossa, ma sphère musicale est plus large que ça.
Quelles sont tes sources d’inspiration, des artistes fétiches que tu aimerais nous citer ?
Tom Misch, ou Amadou que j’ai découvert récemment. Franchement j’ai en tête pleins d’artistes, parfois seulement pour un de leur son, parfois pour ce qu’ils sont personnellement.
En t’écoutant, on a parfois l’impression d’entendre Luigji…
C’est une grande inspiration. En fait c’est en écoutant Le remède de Luigji que je me suis dit que c’était possible de faire de la bossa en français. Il le sait d’ailleurs, je lui ai dit. Il fait partie de ces artistes que j’admire humainement et musicalement, ça s’entend dans ma musique je crois.
« entre la pré-sélection des iNOUïS et maintenant il y a eu une grosse progression. »
Tu as percé en mettant tes sons sur Tik Tok et là, au Printemps de Bourges, tu
réalises ta plus grosse scène. Comment tu vis ce passage de prestations sur les
réseaux à celles face à un public ?
En soi j’avais commencé à m’y préparer dès que mon premier son a commencé à fonctionner. J’ai débuté par des Open Mics, je suis monté sur scène avec Nemir à Bordeaux, j’ai fais des premières parties, des co-plateaux... la relation avec le public je l’avais déjà donc je n’ai pas tellement été effrayé par cette scène à Bourges. Après je suis quand même quelqu’un d’assez stressé sur scène à la base, Bourges ou pas ça reste (rire).
Mais je prends énormément de plaisir, après trois premiers sons je me débloque. Là je suis assez content de cette scène à Bourges, entre la pré-sélection des iNOUïS et maintenant il y a eu une grosse progression.
Avec Tik Tok on a vu que t’étais créé un public d’américain alors que tu chantes
en français. Comment ça se fait ?
En fait, Tik Tok m’a ramené beaucoup de gens de divers pays et quand j’ai sorti C’est
tout moi, ce son a pris une petite ampleur et par la suite j’ai réitéré avec des vidéos de guitare sans parole et ça a intéressé plein de monde de divers pays. A l’époque la moitié de mon audience était française mais l’autre moitié était étrangère. Mais là, en sortant mes sons en français je me concentre plus sur mon audience en France.
Maintenant tu te produis au Hasard Ludique à Paris...
Oui, je serai au Hasard Ludique le 14 juin. J’ai fait que des co-plateaux ou des premières parties jusqu’à présent donc c’est une date que j’attends particulièrement pour présenter mon nouveau projet à mon audience. Il y aura des guests aussi et des collaborations, et l’objectif c’est de faire un vrai show pour mon premier EP.
Tu sors donc ton nouvel EP juste avant cette date ?
C’est ça, mon projet est sorti le 5 mai. Là, la date au Hasard Ludique est complète mais on a reprogrammé une date au Café de la Danse pour les gens qui n’auraient pas pu venir. Il y aura 7 titres, avec 4 exclusivités et 3 sons déjà sortis. Je l’ai appelé Aupitape n°1 Hortensia, je voulais pas désigner ça comme un EP. Parce que c’est plutôt un mélange de mes différentes influences. J’ai voulu donner une teinte solaire au nom, car c’est un peu le ton de ma musique selon moi. Hortensia pour la fleur, la floraison et aussi pour placer une référence à ma grand-mère qui s’appelle Hortense.
« si ça marche j’aurais donné tout ce que j’avais à donner et surtout dit tout ce que j’avais à dire. »
On comprend que tu pars faire des scènes à Paris alors que tu es bordelais
d’origine. Doit-on comprendre que tu nous quittes, tu déménages ?
Non, je ne vais pas déménager à Paris mais c’est vrai qu’on y fait en deux semaines ce qu’on fait à Bordeaux en trois mois. Je vois qu’à Paris il y a une avancée sur ma carrière que ce soit en termes de musique ou en termes de rencontres que je n’ai pas à Bordeaux. Mais rassurez-vous j’ai une scène à Bordeaux prochainement, le 19 octobre à la Rock School Barbey.
Donc là tu te dédies intégralement à la musique ou tu fais autre chose à côté ?
Je suis en année de césure, je sais pas si je vais reprendre mes études d’informatique après. Mon objectif c’était de mettre toutes les chances de mon côté et pour l’instant c’est un bon départ. Mais l’année dernière je faisais les deux en même temps et c’était un peu la course : rédiger mes rapports de stages et à côté produire des sons. Je me suis dit que c’est pas moi qui décide quand la musique marche ou ne marche pas, alors que l’école c’est moi qui décide d’y revenir ou non. Donc on fait le test et si ça marche j’aurais donné tout ce que j’avais à donner et surtout dit tout ce que j’avais à dire.
Merci Aupinard pour cet échange...!
Enzo Quenescourt et Zeina Kovacs I 15.05.2023
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