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Algiers : gospel et post-punk à la Rock School

Avec leur nouvel album “There is No Year” les révoltés Algiers sont prêts à conquérir le public français ! À l’approche de leur concert bordelais à la Rock School pour le Barbey Indie Club, nous avons interviewé le groupe afin d’en savoir plus.

© Joe Dilworth

Algiers c’est l’histoire de Franklin James Fisher, Ryan Mahan, Lee Tesche et Matt Tong quatre musiciens très engagés qui ont d’ailleurs choisi leur nom en référence à un lieu clé de la lutte anticoloniale. Tout droit venus d’Atlanta et après deux premiers albums, ils ont prit la route pour faire découvrir le petit dernier There is No Year au public français. Engagements, processus de création, inspirations et anecdote ...enflammée, Algiers nous dit tout !


Vous ne cachez pas vos engagements politiques et sociaux, est-ce que ceux-ci sont toujours la base de votre création ?

Eh bien, comme on dit, le personnel est politique et vice-versa ! Si vous regardez la plupart des oeuvres d’art, vous pouvez voir comment elles sont liées au milieu dont elles sont issues. C’est vrai qu’on a souvent une base de création très réfléchie mais nous aimons parfois puiser dans des sources plus abstraites ou mettre l’accent sur des thèmes personnels plutôt que généraux.


D’ailleurs, diriez-vous que votre musique est un moyen de vous battre pour vos idées comme l’ont fait Malcom X ou Angela Davis ?

Oui, dans un sens. Nous sommes généralement sur la même longueur d’ondes avec tous ceux qui soutiennent la politique d’émancipation. Mais nous restons d’humble musiciens et on essaye surtout de ne pas se faire assassiner de sitôt !

Votre musique est un mélange de gospel et de post-punk. Comment êtes-vous arrivés à ce mélange surprenant ?

On ne s’est tout simplement pas détourné des choses qui nous intéressent. Le gospel vient de l’expérience de Frank en matière d’église et du fait que dans le sud des États-Unis, l’église était un lieu de refuge puis un lieu de protestation pour les Afro-Américains. D’ailleurs, le gospel en lui-même, avec son tempo et son expression communautaire de célébration et de catharsis est lié à la musique punk.


L’espoir de l’avenir est quelque chose qui semble n’exister que dans le passé.

Votre nouvel album s’intitule There is No Year, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Ça pourrait être une réflexion sur la culture et la politique et sur l’impasse dans laquelle nous semblons être arrivés, où les systèmes et les cycles se répètent sans fin en boucle. Ça peut aussi prendre sens dans l’esprit de ceux qui croient que l’espoir de l’avenir est quelque chose qui semble n’exister que dans le passé. C’est un peu cynique de dire ça, mais dans un sens nous voulons vraiment faire notre deuil, pas être pessimistes.

Au fait selon vous, qu’est-ce qui est différent entre There is No Year et Algiers ou The Underside of Power vos deux précédents albums ?

There is No Year est beaucoup plus précis et contrôlé. On est très fiers de Underside mais ça reste un album assez tentaculaire et chaotique. Je pense qu’on a fini par combiner l’aspect monolithique de notre premier disque avec l'explosivité du second pour finalement représenter la fin de la première phase de notre groupe.


Comment s’est passé votre processus de création ?

Un peu fracturé comme d’habitude, on n’habite pas au même endroit donc c’est difficile de se retrouver souvent. On s’envoyait les fichiers, on s'engueulait mais au moment d’écouter le disque en studio le noyau dur existait. Ensuite on a placé toute notre confiance en Ben Greenberg et Randall Dunn qui ont fait de leur mieux pour qu’on reste dans la bonne voie.


N’hésitez-pas à danser pendant notre concert !

Votre tournée vous amène en France, êtes-vous inspirés par des artiste français et aimeriez-vous vous adresser spécialement à ce public ?

On adore Serge Gainsbourg, Jean-CLaude Vannier et tout ça. Oh et Françoise Hardy bien sûr !

Au public français ? N’hésitez-pas à danser pendant notre concert !

Nous parlions politique au début de cette interview, quelles seraient vos premières réformes en tant que président ?

Un programme de santé universel, la fin du complexe industriel carcéral et enfin la fin de la guerre contre la drogue !

Pour finir, avez-vous une anecdote à nous raconter sur votre tournée ?

Il y a une chose qui se produit habituellement : le pédalier de Lee prend feu !

On remercie Algiers pour s’être confié à nous !


INFOS PRATIQUES :

Barbey : 18 cours Barbey - 33800 Bordeaux

Tarifs : 15€ (Prévente) / 18€ (Sur place)


 

Manon Cosson - 27/02/2020


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