Passionnés, amateurs ou encore curieux d’art contemporain vont désormais pouvoir trouver leur compte à Bordeaux. Imaginez un outil qui permette la diffusion, le recensement des lieux artistiques et qui propose l’actualité de l’art contemporain bordelais. Vous en aviez rêvé ? Bordeaux Art Contemporain l'a fait !
Plus d’excuses pour ne pas prendre le temps de découvrir l’art d’aujourd’hui dans toute sa diversité. Une réelle passion, volonté et détermination ressort de ce projet.
Feather a pu discuter, autour d’un café, avec trois membres du bureau de BAC afin d’en savoir un peu plus.
Pouvez-vous expliquer aux lecteurs ce qu’est Bordeaux Art Contemporain (BAC) ?
Bordeaux Art Contemporain c’est un regroupement de 34 structures d’art contemporain en métropole bordelaise. C’est une association qui nous permet de faire la promotion de l’art contemporain à Bordeaux via plusieurs actions, outils que l’on met en place.
Il y a l’outil communication, comme le site internet que l’on vient de lancer, les réseaux sociaux, qui vont nous permettre de relayer les programmations des structures et plus tard de faire un dossier presse et une newsletter qui nous permet de diffuser cette programmation des structures.
On a aussi des actions événementielles, des temps forts comme le Week-end de l’Art Contemporain (WAC) qui nous permettent sur un weekend de mettre en avant la programmation, d’attirer du public, de créer des parcours transversaux dans la ville et de permettre un croisement des publics.
Concernant les structures, il s’agit d’un regroupement d’institutions, de galeries et de lieux associatifs. C’est très complet afin de montrer toute la diversité des structures d’art contemporain dans la ville, toute la diversité des programmations de chacun, leurs identités propres, qu’on vient mettre ensuite en commun pour faire la promotion de tout ça.
Cela permet aussi de montrer qu’il y a bel et bien de l’art contemporain à Bordeaux, que chacun peut y trouver son compte et que hors du circuit très évident que peuvent être les grosses institutions, il y a plein d’autres choses à voir et à faire et cela est ouvert et accessible. Les lieux sont ouvert, la plupart sont d’ailleurs gratuits (galeries, lieux associatifs). Les seuls payants sont les musées.
Votre but est donc principalement de promouvoir l’art contemporain et de sensibiliser le public à celui-ci. Cependant, aujourd’hui l’art contemporain sous certaines formes est parfois incompris par le public qui n’est pas toujours «éduqué » à celui-ci. Cela n’est-il pas difficile de réaliser une programmation lorsque l’on sait que derrière on va toucher potentiellement un très large public ?
Dans BAC chaque structure a sa propre programmation, selon ses goûts, sa ligne artistique. BAC c’est vraiment un moment où l'on discute et on met en commun nos programmations. BAC n’a pas la responsabilité de programmer chez les uns ou chez les autres.
C'est un challenge car on a 34 personnalités différentes, parfois plus et qu’il faut trouver un terrain d’entente, que l’on pense avoir trouver au travers du site, unanimement acclamé par les adhérents de l’association, qui méritait d’être fait et indispensable à destination des personnes qui s’y intéresse dans un premier temps pour ensuite drainer un public plus large.
C’est donc 34 structures avec leurs programmations donc le public y trouve son compte et BAC c’est vraiment une volonté d’ouverture. Par exemple sur le WAC numéro 1, ce qui a vraiment fonctionné, ce sont les parcours accompagnés par des médiateurs. Ces médiateurs sont vraiment le lien entre une oeuvre et le public.
Et parfois une oeuvre, qui peut sembler un peu opaque dans certains lieux, ou que les gens n’ont pas l’habitude de regarder, et bien là on avait des spectateurs qui confiaient comprendre tel ou tel artiste/oeuvre, grâce à la médiation entre les deux.
La première édition du WAC qui a eu lieu l’année dernière, en 2017, a été une réussite. Pourquoi avoir ressenti le besoin de créer le WAC ? Pouvez-vous m’en dire plus dessus ?
Le WAC c’était l’idée d’avoir un évènement qui permette au public de découvrir toutes les structures de Bordeaux Art Contemporain et au travers de ces quatre jours il y avait des parcours. C’est d’ailleurs ce qui a vraiment marqué les gens. Ces parcours étaient guidés et étaient conçus par un architecte ou un étudiant des Beaux-Arts. Parfois il y avait aussi des artistes qui étaient présents donc les médiateurs donnaient aussi la parole aux artistes et cela donnait des échanges forcément intéressants. On sentait un public très concerné et heureux de voir l’artiste qui sort de son atelier et présent sur l’exposition.
Ça commençait avec quelqu’un qui posait une question, timidement, et de fil en aiguilles, ça débouchait sur beaucoup de questions, un vrai échange. On a eu beaucoup de retours sur ces parcours et cette notion d’accompagnement et de médiation où les gens étaient vraiment heureux de ces explications mais aussi d’être emmenés dans des endroits qu’ils n’avaient pas l’habitude de fréquenter. Cela a pu leur permettre dans une certaine mesure de redécouvrir leur ville, d’une autre manière. Et même pour nous acteurs de ce milieu de pouvoir enfin travailler ensemble, c’est quelque chose !
Est-ce un choix de ne pas avoir renouvelé le WAC cette année ou est-ce dû à diverses impossibilités où problèmes d’organisations ?
C’est un vrai choix ! On s’est concentré sur la réalisation du site internet BAC. C’est notre action de 2018. Il fallait prendre le temps, c’est plus de 8 mois de travail. Et préparer un événement de type WAC c’est beaucoup de travail aussi, donc là on travaille sur l’édition 2019 depuis déjà deux ou trois mois.
Et ça sera aux mêmes dates que l’édition 2017 ?
Alors non ! Nous avons les dates. Ça sera du 5 au 7 juillet 2019 ! Première semaine de juillet avant que tout le monde s’en aille en vacances ! Ce sera sur trois jours, il y aura toujours cette notion de parcours. Chaque structure va programmer et on va lancer bientôt un appel à projet pour proposer à toutes personnes intéressées de proposer des parcours pendant le WAC que ce soit artistes, médiateurs, architectes, curateurs, amateurs etc…
Pour en revenir à BAC lui-même, il est possible de devenir membre de celui-ci, si la structure que l’on souhaite proposer répond à différents critères. Souhaitez-vous avec ce système créer une sorte de communauté forte au sein de Bordeaux et permettre aux structures de, pourquoi pas, échanger entre elles, s’entraider etc… Que BAC devienne une sorte de « TripAdvisor » de l’art contemporain ?
On verra ce que ça devient ! On a voulu se rassembler, pour communiquer davantage avec l’extérieur. Pourvu que cela prenne des formes auxquelles on ne s’attendait pas et qui sont positives pour tout le monde !
La volonté de travailler ensemble, elle est là, c’est sur et c’est un super outil, ça prend. Ce n’était pas quelque chose non plus de très évident de rassembler tous ces acteurs et sous toutes ces formes.
Y’a aussi quelque chose qui est extrêmement important sur le site, c’est l’agenda. On a créé cet outil agenda qui permet de voir l’actualité, notamment pour les gens de passage sur Bordeaux ou les bordelais qui souhaitent être au courant de toutes les nouveautés. Le site est vraiment pensé comme un outil pratique, qualitatif etc…
Concernant l’idée de collaboration, BAC permet de communiquer ensemble, que ce soit avec du public local, de passage ou même un public national ou international et tout un réseau de professionnels qu’on peut avoir du mal à atteindre seul, surtout quand on est une structure par exemple associative. Cela permet aussi d’attirer l’attention de tout un écosystème de l’art contemporain. Mais cela devient aussi un outil d’échange au sein même de Bordeaux Art Contemporain car on se parle sur pleins de sujets, on se réunit souvent et ça permet de générer des collaborations qui auraient pu avoir lieu sous d’autres formes ou plus lentement mais là ça permet de faire émerger davantage de choses.
Il y a des collaborations qui existaient déjà avant et que BAC va pouvoir aussi mettre en lumière comme le Week-end Galerie, qui réunit 12 ou 13 galeries et qui est en novembre par exemple.
Un autre point important sur BAC c’est que tout le monde est sur le même pied d’égalité. Que ce soit le CAPC ou un lieu associatif c’est pareil. C’était quelque chose auquel on tenait particulièrement, que tout le monde puisse faire entendre sa voix.
Avez vous de nouveaux projets pour 2019 ?
Le WAC c’est notre gros projet ! On doit finaliser le deuxième WAC mais aussi commencer à anticiper le 3ème. Ça se prépare bien un an à l’avance.
Il faut aussi continuer à améliorer les outils de communication. On a pleins d’envies mais on va faire les choses biens et pas à pas. On met des groupes de travail en place. On a la volonté que chaque membre de l’association puisse prendre part des activités et des outils mis en place.
Emma Seintouil I 07/11/2018
Comments