En cette année 2023, le CAPC célèbre ses 50 ans. Pour fêter ce grand événement culturel, l’institution a pris la décision de mettre en lumière une œuvre de Kapwani Kiwanga qui s’intitule : « Retenue ». Zoom sur cette intallation.
Après avoir été vingtième lauréate du célèbre prix Marcel Duchamp en 2020, puis remarqué au New Museum de New York, au MOCA de Toronto et dans bien d’autres musées à travers le monde, cette artiste canadienne a accepté de présenter son travail au musée d’art contemporain de Bordeaux. Le public peut venir apprécier un projet artistique inédit dans un lieu emblématique de la région Nouvelle-Aquitaine. Habituée à évoquer la géopolitique dans son œuvre, Kiwanga s’est laissé tenter par le passé colonial du CAPC via son bâtiment, construit dans les années 1820 et surnommé autrefois : « Entrepôt réel des denrées coloniales ».
Comment caractériser son travail ? Son œuvre représente, à travers des cordes bleues, une déambulation dans l’espace. On peut apercevoir l’eau de la Garonne glissée le long des cordes jusqu’au sol grâce à des tuyaux insérés à l’intérieur. C’est une installation cherchant à faire ressentir une ambiance calme et contemplative. Dans une interview accordée à Radio France International, l’artiste a expliqué sont travail par ces mots : « Comme ce sont des cordes toutes légères, les gens peuvent les traverser. Ils ne sont pas repoussés par les formes qui investissent l’espace. C’est un geste propre à moi : d’aller vers une expérience qui dessine un espace, mais en même temps, laisser la liberté aux spectateurs de créer des tableaux dans son esprit. »
L’équipe du musée est ravie de cette œuvre et manifeste sans réserve, son admiration à la créatrice. Cédric Fauq, commissaire en chef et responsable du service des projets au CAPC, nous a confié lors d’une discussion personnelle que lui et son équipe ont été « très heureux d’avoir pu l’accueillir, mais très triste de la voir repartir. »
Reconnu à l’internationale et jamais rassasié, Kapwani Kiwanga prépare déjà son prochain projet professionnel. Néanmoins, les amateurs d’art contemporain pourront encore apprécier son travail au CAPC jusqu’au 7 janvier 2024
Guillaume IOUALALEN I 20.12.2023
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