A l’occasion de la sortie de leur second album ce 30 janvier, nous sommes partis à la rencontre du groupe irlandais. Avec un style post punk, des textes engagés et des mélodies subtilement menées, The Murder Capital c’est le groupe pépite dont le retour nous a bien hypé. Le premier morceau “Only Good Things”, sorti en juillet dernier, a donné la voie à ce nouvel album, s’éloignant de la tristesse et de l’obscurité du premier album, pour aller vers des sonorités plus lumineuses. Une lumière qui jaillit au bout de ce tunnel de sons torturés mais qui n’enlève en rien la profondeur, l’introspection et la densité textuelle comme sonore propre à leur groupe. James McGovern revient sur la préparation de Gigi’s recovery, plus varié et coloré mais tout aussi mature et intense.
Pouvez-vous revenir sur les origines du groupe ?
A l’origine, c’était un projet solo auquel se sont ajoutés les membres progressivement. On jouait des musiques qu’on aimait, on a commencé les lives et l’été de mes 28 ans le projet Murder The Capital voyait vraiment le jour.
Comment définissez-vous votre musique ?
On a essayé de définir ça comme un groupe hybride entre le rock et le post-punk. On a cherché à transmettre de l'empathie, de l'honnêteté, se sentir moins seul : exprimer le tout par le pouvoir de la musique et des mots. On avait envie d’ouvrir de nouvelles perspectives avec notre musique, changer les choses à travers l’engagement de nos textes, partager cette sensation de pouvoir aller n’importe où rien qu’en écoutant de la musique.
La littérature occupe une grande place dans notre processus créatif
Qu’est-ce qui influence vos musiques ?
J’écoute plein de types de musiques différentes ! Nos influences musicales varient beaucoup. Mais ce qu’il faut retenir c’est que notre inspiration provient surtout des films que l’on regarde et des livres que l'on lit. La littérature occupe une grande place dans notre processus créatif. Enfin je pense que ce qui nous touche également ça reste fondamentalement notre environnement : de la ville aux paysages qui s’étendent à perte de vue, la nature reste une source d’inspiration incroyable. Une source qui nous manquait beaucoup pour écrire pendant le confinement.
Votre rencontre avec Mark Ellis ? (a collaboré avec Soft Cell, New Order ou encore Nick Cave and The Bad Seeds)
Mark Ellis a travaillé avec nous sur notre premier album. C’est quelqu’un de très inspirant, il a collaboré à l’aspect artistique de notre pochette d’album par exemple. C’est une personne émotive, créative et imprévisible avec qui ça a été plaisant de travailler
Quels messages, quelles émotions souhaitez vous transmettre avec votre musique ?
Gigi’s recovery notre nouvel album montre le bout du tunnel suite à des moments d'incertitudes dans nos vies. L’album marque un changement dans notre manière de faire de la musique. Notre musique pose des questions, on a envie qu’elle incite à la réflexion lorsque des gens l’écoutent. Ce nouvel album prend la forme d’un protagoniste qui, à travers les chansons, se pose des questions à propos du futur, des doutes face à l’avenir et à la société. C’est quelque chose d’important pour nous de faire ressentir et parler de différentes émotions à travers nos chansons. Il y a quelque chose de très franc dans notre musique: certains éléments biographiques qui nous ont impactés, on a envie de partager à travers nos textes.
Les musiques sont moins tournées vers le passé, vers la nostalgie : ce nouvel album est un regard vers l’avenir.
Et en quoi trouvez-vous que votre second album sorti le 20 janvier, diffère t-il du premier ?
Je pense que notre premier album abordé plus les thématiques de la perte et de la souffrance. Le deuxième est plus riche et plus étendu. Au niveau musical on a abordé une nouvelle manière d’user de nos instruments. On pense qu’on a essayé d'aborder un angle beaucoup plus optimiste dans nos textes comme dans nos mélodies. Les musiques sont moins tournées vers le passé, vers la nostalgie : ce nouvel album est un regard vers l’avenir. Dans cet album, on interroge toutes les possibilités de créer qui naissent en même temps que les personnes qui croisent nos chemins.
On a passé environ une année plutôt isolée dans la campagne irlandaise lors de la préparation de l’album et c’est quelque chose qui a impacté la création de cet album
Pouvez-vous nous parler encore un peu plus de ce second album ?
Le processus créatif a été vraiment challengeant pour nous. On a passé environ une année plutôt isolée dans la campagne irlandaise lors de la préparation de l’album et c’est quelque chose qui a impacté la création de cet album. Après ça on est parti vivre six mois à Londres avant de finir cette préparation à Paris avec notre nouveau producteur John Congleton. Il y a plus de lumière dans cet album mais les textes restent toujours aussi profonds. Presque cinq ans se sont écoulés depuis nos premiers morceaux, avec ce deuxième album on a l’impression d’avoir beaucoup appris en tant que groupe et d’avoir aussi évolué. On a appris à avoir confiance dans le processus d'enregistrement.
Si vous deviez garder qu’un seul artiste/groupe à écouter, lequel serait-il ?
The Velvet underground ou peut-être aussi Elliott Smith.
Avez vous quelque chose à rajouter, une anecdote ou un propos qui vous tient à coeur ?
Je pense que la chose la plus importante à retenir c’est la dimension dans laquelle on enregistre nos morceaux : c’est très excitant de créer des morceaux tous ensemble, entre membres du groupe. Un aspect excitant qui se déploie également avec l’imprévisibilité du déroulement de nos concerts en live, on entre en scène ensemble en se demandant toujours comment ça va se passer. Les seules choses que l'on peut conseiller aux lecteurs c’est de nous écouter et de venir voir nos spectacles.
© Marcus Prouse Jr
Marie-Manon Poret ⎮ 29.01.2023
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