top of page

Festival Européen du Court Métrage - 22ème édition


Le court-métrage est un format souvent mis de côté. Mais certaines personnes décident de le mettre sur le devant de la scène et le faire vivre le temps de quelques soirées. C’est ce que l’association étudiante Extérieur Nuit entreprend depuis 22 éditions avec leur Festival Européen du Court-Métrage qui se tiendra les 28 et 29 mars à l’UGC Ciné Cité à Gambetta. En deux soirées, vous pourrez voir pas moins de 25 courts-métrages, et rencontrer un jury professionnel composé cette année de Pablo Pauly (Patients, Les Lascars), Camille Razat (Ami Ami, L’amour est une fête) et Christophe Offenstein (réalisateur de En solitaire avec François Cluzet, directeur de la photographie sur Les Petits Mouchoirs, Ne le dis à personne…). Feather a rencontré Almog Cohen, chef de projet de cette 22ème édition.



Feather : Pourquoi vous intéresser au format du court-métrage ?

Almog : Avec le court-métrage, on peut passer d’une émotion à une autre en peu de temps. Les spectateurs passent du rire aux larmes avec des courts qui les font voyager ; ça peut être un voyage culturel, politique, existentiel ou artistique…le tout c’est qu’il faut que ça donne une claque ! Aussi, il existe une certaine liberté autour du court, il n’y a pas le même enjeu financier qu’un long-métrage. Du coup, le réalisateur peut affiner son style car il ne souhaite pas correspondre à un public : le but c’est de se faire plaisir !


Un coup de cœur de l’édition précédente ?

Je dirais Les petites mains réalisé par Rémi Allier. Ce court métrage était clairement un voyage politique, respirant d’actualités qui raconte une fermeture d’usine (et les licenciements qui en découlent) vu par les yeux de l’enfant du patron. Ça m’a donné des frissons et c’est ça qu’on recherche au Festival. Ensuite, il y a eu Paris est noire de Robin Deriaud. Là c’était un voyage poétique, esthétique. À seulement 21 ans, le réalisateur a fait un court métrage avec peu de moyens et c’est aussi ça qu’on veut mettre en valeur dans notre Festival : les jeunes talents émergents.



Concernant le jury professionnel comment choisissez-vous ?

Notre mot d’ordre chez Extérieur Nuit, c’est l’émotion. La sélection des courts-métrages se basent sur des votes de toute l’équipe mais essentiellement sur des coups de cœur. Le jury c’est pareil : on veut choisir des personnalités qui nous semblent passionnées, qui nous ont procuré une émotion avec leurs œuvres, qui nous ont séduit et ébranlé grâce à leurs performances.


Justement, est-ce que vous avez déjà entendu les jurés se battre pour un court-métrage au moment du débrief ?

Je pense que s’ils viennent à notre Festival, c’est que ça leur tient à cœur. Alors forcément, comme nous en sélection, ça se dispute (rires). Ils ont 30 minutes pour délibérer, ce qui est court. Mais l’année dernière par exemple, le jury (Garance Marillier, Finnegan Oldfield, Yoann Zimmer et In the Panda) a innové : ils ont inventé un prix, une mention spéciale pour un court métrage, Sacrilège.



Le court-métrage que tu as cité plus haut, Les petites mains, a été primé César du Meilleur Court-Métrage 2019, qu’est-ce que ça fait, étant donné qu’il a obtenu le Prix Production Aquitaine, un an plus tôt chez vous ?

On était très contents, surtout qu’on avait reçu un mail de Rémi pour nous prévenir que le court-métrage était nommé aux Césars et nous remercier de l’avoir mis en avant. Le jour de la cérémonie, on était devant la télé et on a tous crié quand on a entendu « Les petites mains ». C’est une forme d’accomplissement associatif. C’est un peu comme si tout prenait un sens. Ce Festival existe pour que des réalisateurs indépendants soient mis au-devant de la scène. Alors oui, on était vraiment très fiers de nous, et on pouvait l’être !


En tant qu’association étudiante, est-ce que c’est difficile de se sentir légitime face à des professionnels ?

On est des étudiants c’est certain mais on organise un évènement qui est professionnel. Je trouve que justement c’est une force parce qu’on sait que c’est éphémère (les membres de l’association tournent d’année en année) du coup on se donne à fond, on ne se ménage pas, on ne refuse aucun effort pour n’avoir aucun regret. Au début de l’année, on ne pensait pas être capable de faire une sélection de courts-métrages si riche, de démarcher un jury tel quel, ou encore de faire un budget prévisionnel…et pourtant on le fait ! Au final, Extérieur Nuit c’est 32 personnes qui se réunissent autour d’une passion, 32 personnes qui s’engagent, incarnent et défendent ce bel art qu’est le court-métrage. En fait, c’est 32 personnes qui lient des amitiés tout en créant un évènement : c’est un tas qui devient un tout.


Est-ce qu’il y a des nouveautés pour cette 22ème édition ?

Alors oui, il y aura un spectacle de danse, d’un collectif local, Atasfondi, qui fait une chorégraphie sur le thème de la 22ème édition (la symétrie). Ça sera comme une sorte de story telling autour de la création d’un court-métrage à travers la danse. Aussi, pour cette 22ème édition, le Festival s’agrandit parce qu’on lance la première édition du Village du Festival qui se tiendra à Darwin, le dimanche 24 mars. Cette journée accueillera une braderie d’affiches de cinéma dont les fonds seront reversés à l’Association Médiathèque des malades des Hôpitaux de Bordeaux qui œuvre pour l’apport de culture dans les centres médicaux. Il y aura également des stands de réalité virtuelle, de jeux amenés par Jeux Barjo, une conférence autour du format « court » …Bref, que des trucs cools !


Pour finir, comment tu vois le Festival dans 10 ans ?

Hum.. dans 10 ans, pour moi, le Festival durera une semaine avec des belles cérémonies d’ouverture et de remise de prix. Chaque année, on mettrait à l’honneur un pays en invitant un festival européen et son équipe. Je vois aussi beaucoup plus de films hors compétitions comme des courts-métrages qui sortent de nos critères de sélection ou des lauréats d’autres festivals. Et bien sûr, on fêtera la 10ème édition du Village du Festival !



Ce que l’on comprend, c’est qu’Extérieur Nuit est une association ambitieuse, qui mène des projets jusqu’au bout, avec son cœur empli de cinéma. Feather remercie chaleureusement Almog Cohen de nous avoir partagé ces souvenirs et ces belles paroles.

On les retrouve pour leurs deux évènements qui approchent : le Festival Européen du Court Métrage, le 28 et 29 mars à l’UGC et le Village du Festival- Braderie d’affiches à Darwin le 24 mars.


Infos pratiques :


Festival Européen du Court Métrage

28/29 mars

UGC Ciné Cité – Gambetta- Tram B


Village du Festival- Braderie d’affiches

Dimanche 24 mars

Hangar Darwin, 87 quai des Queyries

Tram A -Stalingrad/ Bus 45 -Arrêt Maréchal Niel-



 

Eva Pons I 16/03/2019


120 vues

Comments


bottom of page