Le rap français connaît une vibe extrêmement dynamique et riche depuis ces quelques années : des certifications à n’en plus finir, des stades remplis, des artistes ultra-populaires… Ainsi qu’une montée en flèche fulgurante de nouveaux artistes ! C’est le cas du rappeur périgourdin Joysad que nous avons pu rencontrer lors de la 25ème édition du festival Garorock à Marmande le mois dernier. À travers cette interview, vous en découvrirez plus sur son début de carrière ainsi que sa montée fulgurante sur le devant de la scène du rap français.
Tu aimes le rap mais tu ne le connais pas encore ? Crois-moi qu’après avoir lu cette interview, tu l'ajouteras directement dans ta playlist Spotify.
Pour te briefer un peu sur son parcours et son début de carrière, Joysad, de son vrai nom Nathan Fernandez, est un rappeur venant du Périgord, en Nouvelle-Aquitaine. Son goût pour la musique et pour le rap lui sont venus très jeune, vers l’âge de 10 ans où il trouva son nom de scène “joysad” qu’il a alors gardé depuis. Son premier EP Fernandez est sorti en 2020, suivi de Palindrome et Espace temps en 2021. Et cette année c’est la réédition de son EP Espace temps qui est sorti et qui a fait mouche dans le rap game.
Ton premier EP est sorti en 2020, comment as-tu vécu ton début de carrière durant cette période Covid ?
Bah mal, c’est pas ouf, surtout qu’on était sur une bonne montée, un bon engouement, on demandait qu’à avoir des scènes et on a pas pu mais c'est pas grave, au moins on apprend et on rentre durement dans le truc. On est bien courant du business maintenant et on y va franco, fort. Là le but c’est de tout casser, c’est plus de se montrer, de montrer une carte d’identité, là faut être premier.
Aurais-tu un son qui sorte du lot ? Imaginons qu’on ne te connaisse pas, ton incontournable ?
De mon dernier projet ? De la réédition ? Un son qui est à part ? Pas forcément un banger mais un son qui sort du lot ?... Je pense que je dirais John Coffey, on nous a souvent dit qu’il sortait du lot, car il y a un réel storytelling derrière ce son.
Par rapport au contexte de Garorock, comment on se prépare à la scène d’un festival ?
On fait des répétitions, on adapte le show, on sait qu’il y a certains sons que l’on peut jouer parce qu’on les a déjà travaillés plusieurs fois, on fait des presets en fait. On nous appelle, on nous demande un show de 50min, pas plus, pas moins, on adapte au public et on fait du sur-mesure.
Des méthodes pour captiver ton public ?
Des méthodes pour jouer avec, pour garder en haleine, bien sûr ! Il faut faire un peu l’animateur, c’est un peu ça. Si tu viens voir le show ce soir , tu verras comment je fais l’animateur. Je stimule les gens, j’ai envie de les faire bouger, j’aime pas trop quand ça dort.
Penses-tu avoir fait évoluer ton style d’écriture depuis ton premier EP ?
Ouais je crois, j’espère que j’écris moins de bêtises en tout cas, je suis plus sûr de ce que je dis, je sais où je vais. Je sais ce qui touche un peu plus les gens maintenant et ce qui les touche un peu moins aussi. Désormais on va essayer de viser juste. Je pense vraiment savoir où je vais à présent en tout cas. Je ne sais pas si vraiment mon écriture a changé ou si j’ai appris des techniques littéraires incroyables mais en tout cas je sais ce que j’écris. Y’a plus de hasard dans ce que j’écris.
“J’essaie d’assembler ma sauce, et c’est vraiment un mélange de old school et de new school.”
De qui et de quoi t’inspires-tu pour écrire tes musiques ? Et quels sont les messages que tu souhaites faire passer à travers ta musique ?
Pour les sonorités, c’est vraiment un mélange de old school, de new school, de tout ce qui sort en ce moment, j’ai vraiment mes racines qui sont très accrochées au hip hop old school qui fait que je fais souvent des textes très riches très aérés, j’envoie, j’envoie.
J’ai quand même cet aspect mélodie où je me dis “les gens cherchent de nouvelles sonorités aujourd’hui” donc je m'intéresse énormément à ce qui sort également, j’essaye de faire un petit mix de tout ça et j’ai beaucoup d’inspirations récentes.
J’essaie d’assembler ma sauce, et c’est vraiment un mélange de old school et de new school. Comme tous les artistes du moment, on surveille tous les artistes émergents qui sont en train de tout casser. Laylow qui a braqué ça, La Fève il a braqué ça aussi, en fait tous ces mecs là qui arrivent avec des sonorités qui se faisaient pas à l’époque. Je m’inspire un peu de tout ça, j’essaye de garder ma patte mais de rester au goût du jour mais avec mon côté old school dans mes musiques.
Dans beaucoup de musiques tu fais référence à là d’où tu viens, gardes-tu un lien particulier avec Périgueux ?
Ouais ouais, avant hier j’étais à Périgueux, je garde un lien super proche, dès que j’ai un peu de temps, où j’ai une semaine devant moi, je reviens voir la daronne, je reviens voir les potos, je fais un peu le nomade, d’appart en appart, je fais le tour de la Dordogne en fait… Puis après je repars travailler. Mais c’est ma life et je kiffe.
Quelle est pour toi une semaine type dans ta vie ?
Je prends le train à Périgueux, je vais à Bordeaux, puis Bordeaux-Paris, je reste à Paris pendant une semaine, je fais du studio, des répets, souvent j’ai une scène, de la promo, je charbonne quoi tu vois. Après bon je redescends mais voilà je fais des scènes partout en France, là on a fait une tournée de premières parties, et maintenant on fait la tournée des festivals, on en a cinq ou six. On a fait We love Green, Le Mama, le V&B Fest, Garo Snow et maintenant Garorock, enfin plein en tous cas aha.
Et justement, Garorock, surtout pour les 25 ans, c’est un peu une institution, comment s’est faite la collaboration Joysad x Garorock ?
Il se trouve que le mec qui a créé Garorock, Ludo, il a fait le Garorock Experience, c’est un Garorock dans ta ville et il a aussi fait Garosnow. Et en fait pour la Garorock Experience c’était à l’Iboat à Bordeaux et il m’a appelé et ce soir là, je ne sais pas pourquoi mais y’avait grave de monde qui me connaissait et ça s’est super bien passé à l’Iboat, soirée de feu.
Il est venu dans ma loge après où on a bu l’apéro pendant un bon moment et puis il m’a dit “Trop fort ce que tu fais, je te programme à Garorock direct” moi j’étais là “Bababa”. C’était si drôle, un vrai délire et une opportunité de ouf. Du coup il m’a mis partout, aussi pour le GaroSnow.
Tes incontournables rappeurs si tu devais en choisir trois ?
Mais entre nous… Il avait du mal à choisir !
En espérant que cette interview t’auras permis de mieux connaître cet artiste qui, j’en suis sûre, se fera bientôt sa place parmi les plus grands (et c’est en bonne voie). En attendant, on vous laisse avec l’un de ses plus gros banger :
Nolwenn Fons I 01.08.2022
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