Nichée dans l'est de la France à seulement 10 minutes des frontières belges, la ville de Charleville-Mézières accueille chaque année depuis maintenant 16 ans : le Cabaret Vert.
Festival véritablement respectueux de son écosystème écologique, social et économique, a accueilli pendant 5 jours pas moins de 125 000 festivaliers et 98 artistes sur 4 scènes avec un line-up digne des plus grands festivals européens : Pixies, Stromae, Orelsan, Liam Gallagher. .Nous sommes allé à la rencontre du maestro derrière toute cette organisation: Julien Sauvage, directeur et fondateur de ce festival trop peu connu.
Bonjour Julien, pouvez-vous vous présenter, votre parcours, votre rôle précis concernant le festival?
J'ai un parcours peu ordinaire, je n'ai jamais su véritablement quoi faire de ma vie. J'ai d'abord passé mes diplômes dans le commerce et en parallèle j'avais un petit groupe de rock qui avait de l'ambition et nous avons créé une association pour pouvoir facturer nos prestations dans les bars. Je trouvais cela dommage que les Ardennes n'aient pas vraiment une bonne image en France et nous avons décidé d'aller plus loin et de nous investir d'avantage dans l'animation du territoire en créant cet évènement : Le Cabaret Vert. A la troisième édition du Cabaret Vert, le maire de l'époque m'a proposé de devenir maire adjoint à la culture. J'ai accepté à condition que je garde mon indépendance totale sans me bloquer dans un parti politique. J'ai quitté la présidence de l'association FLaP à ce moment et j'ai conservé le titre de directeur mais de manière bénévole. En 2014, j'ai décidé de me consacrer uniquement au Cabaret Vert qui avait pris beaucoup d'ampleur au fil des années .
Notre premier objectif en créant le festival , était de défendre un territoire et d'améliorer son image
Concernant la programmation, elle est très éclectique: présence de rock, d'électro et de rap, est-ce une volonté propre au festival?
A la base, le sous titre du festival était "Rock et Territoire". Pour moi, le rock c'est une énergie, une manière de pensée et pas forcément un genre de musique. Notre premier objectif en créant le festival , était de défendre un territoire et d'améliorer son image et il faut savoir vivre avec son temps. Aujourd'hui, le rap est en tête des chartes françaises. Si tu regardes le classement des ventes des disques en France, tu dois avoir au moins une bonne dizaine d'artistes issues du hip hop dans le top. Du coup, il était important pour nous de programmer du rap. De plus, une programmation éclectique va faire venir plus de gens et c'est une volonté du festival de pouvoir fédérer des personnes du coin: jeunes et moins jeunes. En faisant venir Slipknot par exemple et Véronique Sanson en passant par Vitalic. C'est un grand écart voulu et assumé.
Nous avons aussi de la chance de compter parmi nous des mécènes et la région toute entière qui veulent absolument mettre en lumière les Ardennes
Comment faites vous pour proposer une programmation aussi riche avec autant de gros noms?
Nous avons de la chance de travailler avec Christian Alex, l'ancien directeur artistique des Eurockéennes de Belfort. Il a un énorme carnet d'adresses et j'ai totalement confiance en lui. Sur le côté financier, nous avons aussi de la chance de compter parmi nous des mécènes et la région toute entière qui veulent absolument mettre en lumière les Ardennes. Tout cela nous permet de proposer une programmation digne des plus grands festivals européens.
Quelle est votre programmation rêvée pour le Cabaret Vert?
Nous avons déjà programmé Public Enemy, pour moi c'était quelque chose de dingue.
Après, j'ai toujours voulu faire venir Pixies et cette année, cela a été possible.
Mon prochain objectif, ce serait de faire venir Rage Against The Machine. Ce sont des bêtes de scène, ils sont capables de transcender tout un public même si tu n'aimes pas le rock.
En quoi le Cabaret Vert est un festival plus écolo qu'un autre?
Depuis le début, le festival a comme principale racine d'être un évènement durable et solidaire. Pour nous, c'est une urgence et nous le voyons encore plus cet été avec ce qu'il se passe au niveau du climat. Nous faisons tout pour promouvoir le territoire en proposant de la nourriture et de la boisson locale. De plus, nous avons notre propre centre de tri sur le festival et nous avons comme projet d'installer une turbine hydroélectrique sur le site du festival au niveau de La Macérienne d'ici 2025. Celle-ci alimentera le festival.
En 2020, nous avions déjà dépensé plus de 1 million d'euro concernant la programmation du Cabaret Vert. Pour moi, nous étions morts ...
La Covid a il eu un impact sur cette édition?
Pour cette édition pas forcément mais un impact énorme sur les éditions précédentes. En 2020, nous avions déjà dépensé plus de 1 million d'euro concernant la programmation du Cabaret Vert. Pour moi, nous étions morts mais nous avons eu de la chance grâce à l'encrage territorial présent qui nous a beaucoup aidé financièrement.
Nous avons aussi reçu des aides de l'état et de la part des mécènes.
Aujourd'hui, c'est plus le problème de l'inflation qui impact le festival notamment le cachet des artistes. Nos prix à la journée augmentent mais nous sommes encore un des festivals les moins chers de France en comparaison aux événements de notre taille.
Merci encore à Julien Sauvage
Nicolas Jolfre I 22.08.22
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