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Street art : La faune urbaine d’A-MO

Peut-être avez-vous un endroit préféré à Bordeaux : Un café, un parc, un monument... Un lieu chaleureux, ou qui dégage une atmosphère atypique. Mais si au contraire, vous avez l’impression que les rues sont monotones, alors on vous invite à découvrir de jolis endroits. Ouvrez l’œil... En prenant le temps de vous balader un peu, au fil des rues, vous tomberez peut-être sur un renard, un éléphant ou un lémurien. Cette faune urbaine, nous la devons à A-MO, street artist bordelais. On a discuté avec lui, pour se plonger un peu mieux dans l’atmosphère dépaysante de ses œuvres.

© A-MO

Bonjour A-MO ! Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis A-MO, street artist Bordelais qui peint des animaux colorés dans les rues avec des bombes de peinture.


Pourquoi ce pseudonyme ?

Il s’agit d’un surnom que seuls mes proches me donnaient lorsque j’étais plus jeune (c’est une déformation de mon prénom).


Depuis quand graphez-vous ?

J’ai utilisé la bombe de peinture pour la première fois en 1997, lorsque j’avais une quinzaine d'années. Je me suis vraiment mis intensément à la peinture murale il y a 8 ans.

© Alexandre Daudiffret

Comment en êtes-vous venu à faire ça ?

J’ai toujours été un grand fan de hip-hop. Lorsque j’étais adolescent, je suis tombé dedans. C’est via ce mouvement que je me suis intéressé au graffiti, qui en était l'un des piliers. J’ai naturellement voulu essayer à mon tour de jouer avec les lettres et les couleurs, et j’ai cherché à développer ma technique et mon style petit à petit.


Comment définiriez-vous votre style ?

Je peins en superposant des tags, je joue sur l’accumulation de différentes couleurs et textures. Mon style est plutôt vif et coloré.


En quoi le graph est-il un langage ? Qu’est-ce qu’il vous permet d’exprimer ?

Le street art, puisqu’il s’exprime notamment dans les rues, est une forme artistique qui n’est pas élitiste et qui touche tout le monde. Cette particularité confère à la peinture murale une forme d’ouverture à l’autre que l’on pourrait appeler un langage. Personnellement, il me permet de partager ma passion pour la nature avec le grand public.

© A-MO

Quelle est votre histoire avec le dessin ?

J’ai toujours dessiné dans ma vie, c’est d’ailleurs l’une des seules choses constantes chez moi… C’est donc quelque chose de naturel, un peu comme un ami qui vous suit depuis tout petit. Ça fait juste partie de moi.


Et votre histoire avec la nature ?

Je me suis passionné très jeune pour la nature, notamment grâce à mon grand-père maternel qui m’a transmis sa passion pour la faune et la flore. Il m’a appris à la respecter et à l’observer, c’est un cadeau qu’il m’a offert et que je conserverai toute ma vie.


Vous avez illustré des étiquettes de bouteilles de vin. Comment est né ce projet ? Pourquoi avoir choisi ces illustrations ?

Ce projet est à l’initiative de Laurent Bordes, qui a mis en place le premier « chai urbain » à Bordeaux. C’est un jeune passionné, qui souhaitait casser les codes esthétiques traditionnels de la bouteille de vin. Le choix des visuels s’est fait naturellement, en discutant. J’avais envie de mettre en avant la nature sauvage française avec des codes couleurs qui ne soient pas classiques.

© A-MO

Où peut-on trouver vos œuvres en ville ?

Un peu partout… Il faut chercher, c’est ça qui est sympa !


Avez-vous graphé ailleurs qu’à Bordeaux ?

Oui, j’ai peint dans d’autres villes en France et même un peu au Costa Rica.


Comment choisissez-vous les endroits où vous dessinez ?

Je recherche des endroits visibles du plus grand nombre, des murs abîmés, dégradés, ou du parpaing gris. L’objectif est de ne rien « dégrader » dans la ville mais de respecter certaines règles que je m’impose.

© Alexandre Daudiffret

Vous avez peint une biche dans de mystérieux souterrains. Pouvez-vous nous raconter ?

J’ai été invité à peindre dans ce lieu il y a quelques années, avec deux autres peintres que je connaissais. L’un d’eux connaissait bien ce spot, un vrai labyrinthe sans lumière… Jamais je ne m’y aventurerai sans guide, ce serait un cauchemar ! L’atmosphère était très sympa, finalement. Toutes ces galeries sombres et sans fin que l’on visitait à la lueur des lampes torches, c’était vraiment une super expérience ! Je n’aurais jamais eu l’idée d’aller peindre là-bas, il a fallu que je sois invité à m’y rendre pour peindre cette biche. Encore un grand merci à la personne qui m’a invité !


Merci A-MO !



 

Nolwenn Tournoux I 14.06.2020



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