Gaëtan Juif est un homme aux multiples facettes. Entre musique, production et peinture, Gaetan ne cesse de produire des oeuvres et avoir des futurs projets musicaux. Nous allons ensemble découvrir son parcours et ses divers projets.
Bonjour Gaëtan, peux-tu nous parler de ton parcours musical et de tes albums « Baume », « Rance », « Basilique », « Scaphandre » et « Cepheide » ?
Bonjour Feather, initialement, j'ai une formation de guitare et solfège au conservatoire de Strasbourg que j'ai arrêté à l'âge de 14 ans. J'ai ensuite commencé à créer des formations classiques de rock mais ne trouvant pas de collaborations qui me correspondaient, j'ai commencé mon premier projet solo « Scaphandre » en 2011. Par le biais de ce premier one-man-band, je suis devenu multi-instrumentiste et j'ai appris les premières approches des techniques d'enregistrements et de mixage. Ce fut une période très enrichissante dont deux albums de Scaphandre ont vu le jour suite à cette période. À mon arrivée à Paris, j'ai cherché de nouvelles collaborations, d'où la naissance de CEPHEIDE qui est un projet de black métal atmosphérique que j'ai fondé en 2014, et l’intégration dans le projet déjà actif RANCE, influencé d'avantage par les courants « raw » et « postblack ».
Après plusieurs albums de CEPHEIDE, mon approche musicale ayant évolué, j'ai eu besoin d'avoir un espace d'expression différent et j'ai alors crée un nouveau projet solo en 2017, BAUME. Ici, les influences sont plus éclectiques (rap, post punk, cold wave etc.) et la recherche de son est également différente car, Baume s’inscrit dans une envie de dépasser certaines barrières du black métal atmosphérique qui traditionnellement l'enferme dans un mouvement élitiste.
BASILIQUE est la dernière collaboration en date, suite à ma rencontre avec Guillaume Galaup de Blurr Thrower, one-man-band de black metal atmosphérique également basé à Paris. Nous avions tous deux la volonté de créer un nouveau projet plutôt porté sur le live, et nos influences communes nous ont permis de trouver rapidement une ligne directrice, portée sur une musique instinctive. Nous sommes accompagnés par Hugo Beauzée-Luyssen, bassiste avec qui je collabore depuis mon arrivée à Paris, pour CEPHEIDE et BAUME par exemple.
Tu travailles seul tes sons ou tu as une équipe derrière ?
Étant dans de nombreux groupes, par essence je ne travaille pas seul, mise à part pour CEPHEIDE, actuellement sans line-up et BAUME qui est un projet solo.
Pour RANCE et BASILIQUE, je suis principalement à la batterie, ce qui ne me rend pas pour autant moins actif pour l'identité sonore, nécessaire à la partie live ou des enregistrements ainsi qu'à la composition des morceaux.
Pour mes projets solo, j'ai pour habitude, une fois la démarche de composition, d'enregistrement et de mixage achevée, de faire appel à un studio pro en cohérence avec les influences recherchées afin d'ajuster les derniers réglages avant le Mastering.
En général, que ce soit pour l'identité visuelle ou pour le son, il m'est important de garder une main mise sur toutes les étapes de création du projet.
Parle-nous de ton projet musical prévu pour juin 2020 ? de tes futurs projets après le confinement ?
Après le confinement… la nouvelle sortie de BAUME, composé de 3 titres dont 2 instrumentaux est la priorité. Avec « Un calme entre les tempêtes », ce nouvel EP cherche a marquer une rupture vis à vis des précédents albums et de tenter de déjouer mes automatismes de composition. De ce fait, je puise de façon plus osée dans d'autres de mes influences qui sont aux antipodes de certains codes visuels ou musicaux du black métal dit « traditionnel ». Par exemple, il n'y aura plus de batterie mais une boite à rythme, pas de chant scream, moins de nappes cycliques etc. Les influences atmosphériques sont toujours présentes mais il m’était important de les travailler différemment.
J'ai d'autres nouveaux projets en parallèle déjà actifs pour la suite, mais pour le moment je peux juste vous dire que de nouvelles collaborations sont prévues pour BAUME et si tout va bien, il y aura deux releases cette année.
Tu es fondateur de deux labels : Misandreproductions et Yula. Peux-tu nous en parler en quelques mots ?
La création de ces deux labels émane d'une volonté d’autonomie, d'une approche plus collaborative et d'un regard complémentaire sur les aspects techniques et de communication d'un projet musical indépendant. J'ai l'idée de soutenir et de participer à des projets qui ne sont pas les miens vers l'aboutissement d'un objet final (disques, cassettes, vinyles etc...) qui fait partie de ce processus de diffusion de la musique. Aimant cet aspect qui diversifie mes compétences, Misandreproductions a été initialement crée avec pour ligne artistique le post black métal atmosphérique en 2011.
YULA a vu le jour très récemment et a pour but de proposer un panel artistique plus éclectique. J'aimerais pouvoir vite proposer des productions sur tape ou d'autres créations de ce type ainsi que collaborer avec des artistes que ne sont pas issus de la scène métal.
Tu es également peintre… un petit mot pour la fin ?
Effectivement, j'ai commencé la peinture il y a quelques années en autodidacte et depuis je présente mon travail régulièrement lors d'expositions personnelles. Mon approche est principalement axée sur le traitement de la matière. Le côté instinctif contraste beaucoup avec le travail de longue haleine que peut être la sortie d'un album par exemple et je trouve dans l'association de ces deux pratiques un équilibre assez intéressant et complémentaire. Il m'est arrivé de lier ces deux médiums, par exemple, pour la cover du split de CEPHEIDE et TIMELURKER en 2019, ce qui fut un exercice très intéressant, que j'aimerai possiblement réitérer à l'avenir.
Merci pour cette interview et de l'attention portée à mon travail, en ayant hâte d'avoir votre retour sur le prochain BAUME !
Manon VINCENT I 18.04.2020
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